- BOSNIE-HERZÉGOVINE - Actualité (1990-1996)
- BOSNIE-HERZÉGOVINE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de Bosnie-HerzégovinePolitique intérieureLe 2 décembre 1990, le second tour des élections législatives confirme la très large victoire des partis nationalistes sur les communistes.Le 29 février et le 1er mars 1992 se déroule le référendum sur l’indépendance: 63 p. 100 des électeurs l’approuvent. La minorité serbe (32 p. 100 de la population), qui réclame son rattachement à la Serbie, boycotte le scrutin. Les Musulmans constituent 44 p. 100 de la population et les Croates 17 p. 100. Des violences ethniques suivent le référendum.Le 18 mars, les responsables des 3 communautés parviennent à un accord de principe sur un projet de réorganisation de la République, accord négocié sous l’égide de la C.E.E.Le 7 avril, les députés serbes au Parlement de Sarajevo proclament l’indépendance de la «république serbe de Bosnie-Herzégovine», créée en janvier dans les régions où les Serbes sont majoritaires. Le 8, l’état d’urgence est décrété, alors que les combats s’intensifient autour de Mostar et de Sarajevo. Les populations fuient en masse.Le 17 juin, le président bosniaque Alija Izetbegovi が conclut une alliance militaire avec son homologue croate, autorisant les forces de Zagreb à intervenir contre les «irréguliers» serbes. Le 20, la présidence bosniaque proclame l’état de guerre sur tout le territoire.Le 11 juillet, les forces serbes engagent une vaste offensive contre plusieurs villes stratégiques en Bosnie.Le 8 janvier 1993, le vice-président bosniaque Hakija Turajli が est tué par un milicien serbe alors qu’il se trouvait dans un blindé de l’O.N.U.Le 2 mars, Cerska, enclave musulmane assiégée depuis 10 mois, tombe aux mains des milices serbes.Le 16 avril, les Croates ouvrent un nouveau front en Bosnie centrale en attaquant plusieurs villes musulmanes. Le même jour, alors que les Serbes semblent prêts à investir Srebrenica, enclave musulmane située dans la partie orientale de la Bosnie «purifiée» par les Serbes, assiégée depuis 1 an, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. lui attribue le statut de «zone de sécurité». Le 17, les autorités militaires musulmanes signent la reddition de Srebrenica. Un cessez-le-feu est instauré. Les casques bleus sont chargés d’évacuer les blessés et de superviser le désarmement des Musulmans. Contrairement à ce qu’exigeait la résolution de l’O.N.U., les Serbes conservent leurs positions et leurs armes.Le 20 avril, les Serbes de Croatie et de Bosnie, résolus à créer une grande Serbie, décident leur unification.Les 19 et 20 juin, les Serbes de la Krajina croate et ceux de Bosnie se prononcent par référendum en faveur de leur unification.Le 26 août, un convoi humanitaire escorté par la Force de protection des Nations unies (Forpronu) parvient à pénétrer dans la partie musulmane de la ville de Mostar, assiégée et bombardée depuis 3 mois par les forces croates.Le 27 septembre, l’enclave musulmane de Biha が proclame son indépendance. Son dirigeant Fikret Abdi が s’oppose ainsi aux concessions du président bosniaque.Le 31 mai 1994, le Parlement de Sarajevo approuve la création d’une Fédération croato-musulmane sur le territoire de la Bosnie et élit son président, le Croate Kresimir Zubak, et son vice-président, le Musulman Ejup Gani が. Le 23 juin, le Parlement bosniaque désigne un nouveau gouvernement qui doit être à la fois celui de la Bosnie et de la Fédération croato-musulmane. Son Premier ministre est le Musulman Haris Silajdzi が.Le 24 juin, l’armée bosniaque, qui a rompu le cessez-le-feu signé le 8 pour une durée d’un mois et lancé une offensive dans le nord du pays, annonce son intention de passer d’une stratégie défensive à une «guerre de libération».Le 21 août, l’armée bosniaque s’empare de l’enclave musulmane sécessionniste de Biha が, dans le Nord-Ouest, dont le «président», Fikret Abdi が, s’était allié aux Serbes.En octobre, l’armée bosniaque lance plusieurs offensives à travers le pays, infligeant pour la première fois de sévères revers aux forces serbes bosniaques. Celles-ci ripostent par une intensification de leurs tirs d’artillerie sur Sarajevo.Le 9 novembre, les Serbes bosniaques et croates lancent une contre-offensive contre l’enclave musulmane de Biha が.Le 28 mai 1995, le ministre bosniaque des Affaires étrangères, Irfan Ljubijanki が, est tué dans la chute de son hélicoptère abattu par un tir de roquette près de Biha が.Le 21 janvier 1996, le Premier ministre Haris Silajdzi が présente sa démission au président Izetbegovi が, à qui un différend l’oppose au sujet de la nature du gouvernement du pays. Il était favorable à un pouvoir central fort, alors que le Parti d’action démocratique (S.D.A.) privilégie la prédominance des gouvernements des entités fédérées.Le 14 septembre se tiennent, sous contrôle de l’Ifor et en présence d’observateurs internationaux, les élections générales prévues par les accords de Dayton en vue de doter le pays d’une présidence et d’un Parlement communs, et chaque entité d’un Parlement propre. Les Musulmans dénoncent l’absence de liberté de mouvement qui empêche nombre de réfugiés de voter dans leur ville d’origine située en zone serbe. Le scrutin est remporté par les trois partis nationalistes. Le Musulman Alija Izetbegovi が, du S.D.A., le Serbe Momcilo Krajisni が, du Parti démocratique serbe (S.D.S.), et le Croate Kresimir Zubak, de la Communauté démocratique croate (H.D.Z.), sont élus membres de la présidence collégiale que doit diriger le chef musulman. Les candidats des trois formations nationalistes obtiennent 77 p. 100 des suffrages à l’élection du Parlement fédéral. Le S.D.A. et le S.D.S. dominent respectivement les Parlements croato-musulman et serbe de Bosnie. Enfin, Biljana Plavsi が est élue présidente de la République serbe de Bosnie.Le 9 novembre, la présidente serbe Biljana Plavsi が limoge le général Mladi が, commandant en chef des forces armées, inculpé de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre devant le Tribunal pénal international.Le 30 décembre, la présidence collégiale nomme un gouvernement central et annonce la première réunion du Parlement national, le 3 janvier 1997. Les co-Premiers ministres, le Musulman Haris Silajdzi が et le Serbe Boro Bosi が, doivent se succéder chaque semaine à la tête du gouvernement. Ce dernier doit se réunir alternativement en zone musulmane et en zone serbe.Relations internationalesLe 25 septembre 1991, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. décrète l’embargo sur les livraisons d’armes.Le 2 décembre, la C.E.E. annule en faveur des républiques sécessionnistes les sanctions économiques adoptées le 8 novembre à l’encontre de la Yougoslavie.Le 6 avril 1992, la C.E.E. reconnaît la Bosnie-Herzégovine, les États-Unis également, le 7.Le 15 mai, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. exige l’arrêt des combats, mais évite de désigner les Serbes comme les seuls agresseurs.Le 22 mai, la Bosnie-Herzégovine est admise à l’O.N.U.Le 30 mai, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. adopte une résolution prévoyant l’embargo commercial, pétrolier et aérien contre la Fédération yougoslave.Le 8 juin, l’O.N.U. décide de protéger l’aéroport de Sarajevo, afin de permettre à l’aide humanitaire de parvenir dans la capitale assiégée, dont les 400 000 habitants survivent dans des conditions difficiles. Le 26, le Conseil européen de Lisbonne se prononce en faveur d’une action internationale pour faire respecter les décisions de l’O.N.U. Longtemps partisan de ne pas isoler Belgrade, la France opère un revirement en désignant pour la première fois la Serbie comme étant l’agresseur. Le 28, François Mitterrand entreprend avec Bernard Kouchner une visite surprise à Sarajevo pour essayer d’obtenir la réouverture de l’aéroport et démontrer sa solidarité avec la population civile. L’aéroport sera rouvert le 29, la Forpronu étant renforcée. Les combats reprendront.Le 21 juillet, à Zagreb, les présidents bosniaque et croate établissent des relations diplomatiques entre les 2 États.Le 2 août, le quotidien new-yorkais Newsday publie des témoignages relatifs aux atrocités qui seraient commises dans les camps de détention que les Serbes ont installés au nord de la Bosnie dans le cadre de leur politique de purification ethnique. Le 3, les États occidentaux confirment et condamnent ces pratiques. Le 4, le Conseil de sécurité exige l’ouverture de ces camps aux inspections du Comité international de la Croix-Rouge (C.I.C.R.). Le 13, il adopte 2 résolutions autorisant «toutes les mesures nécessaires» pour protéger l’acheminement de l’aide humanitaire, et condamnant les pratiques de purification ethnique. Le C.I.C.R. dénonce les «traitements inhumains» pratiqués dans les camps inspectés ainsi que «les transferts massifs et forcés de population».Le 2 janvier 1993, à Genève, les co-présidents de la Conférence internationale sur l’ex-Yougoslavie, ouverte le 3 septembre 1992 – Cyrus Vance pour l’O.N.U. et lord Owen pour la C.E.E. –, exposent aux représentants des belligérants bosniaques (le Serbe Radovan Karadzi が, le Croate Mate Boban, le Musulman Alija Izetbegovi が) leur plan: la Bosnie-Herzégovine deviendrait un État décentralisé divisé en 10 provinces autonomes. Chacune des composantes ethniques serait majoritaire dans 3 des 10 provinces, la dixième étant constituée par Sarajevo, ville ouverte. Les Croates sont les seuls à adhérer à ces propositions. Les Musulmans estiment que le redécoupage entérine la politique serbe de purification ethnique. Les Serbes récusent le plan. Les combats se poursuivent.Le 10 février, les États-Unis se rallient au plan Vance-Owen, proposant des modifications promusulmanes et un renforcement des sanctions contre la Serbie. Le 22, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. adopte une résolution créant un tribunal pénal international chargé de juger les crimes de guerre commis dans l’ex-Yougoslavie après juin 1991.Le 1er mars débute l’opération américaine Provide Promises de parachutage de vivres et de médicaments au-dessus de la Bosnie orientale isolée par les combats. Cette opération concrétise l’entrée en scène des États-Unis dans le conflit yougoslave.Le 25 mars, le président bosniaque Alija Izetbegovi が signe le plan de paix Vance-Owen.Le 31 mars, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. autorise la mise en œuvre de moyens militaires pour faire respecter la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Bosnie.Le 18 avril, le Conseil de sécurité aggrave les sanctions économiques contre Belgrade.Le 2 mai, lors du sommet d’Athènes, devant la menace d’une intervention militaire occidentale qui se fait de plus en plus concrète, le leader serbe bosniaque Radovan Karadzi が signe le plan Vance-Owen, exigeant toutefois que celui-ci soit ratifié par le Parlement de la «république des Serbes de Bosnie». Le 6, ce Parlement le rejette, bien que le président serbe Milo face="EU Caron" ジevi が se soit prononcé en faveur de cette ratification, et le soumet les 15 et 16 à référendum: les Serbes de Bosnie le rejettent également.Le 22 mai, les ministres des Affaires étrangères américain, français, britannique, espagnol et russe, réunis à Washington, mettent fin à leur polémique sur la gestion de la crise yougoslave en adoptant un «programme commun d’action», reprenant l’essentiel des propositions européennes, auxquelles les Russes se sont ralliés et excluant la solution militaire prônée par les États-Unis.Le 4 juin, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. autorise les casques bleus à faire usage de la force pour protéger les 6 «zones de sécurité» instaurées en Bosnie, proposition qui se heurte au scepticisme américain. Le 10 est adoptée une résolution prévoyant le déploiement d’observateurs internationaux le long des frontières de la Bosnie, afin d’empêcher l’aide de Belgrade aux Serbes de Bosnie.Les 15 et 16 juin, lors des négociations de Genève sur la Bosnie, les présidents serbe et croate, Slobodan Milo face="EU Caron" ジevi が et Franjo Tudjman, s’accordent sur le principe d’un découpage de la Bosnie en «3 nations constitutives». Le président bosniaque quitte la conférence. Le 24, les chefs des Serbes et des Croates de Bosnie, Radovan Karadzi が et Mate Boban, entérinent l’accord.Le 12 juillet, le général français Philippe Morillon, qui commandait les casques bleus en Bosnie et avait acquis une certaine popularité à l’occasion de l’opération humanitaire en faveur de Srebrenica, rentre en France, cédant ses fonctions au général belge Francis Briquemont.Le 30 juillet, à Genève, les responsables musulmans, serbes et croates s’accordent sur un projet constitutionnel: la création d’une «union des républiques de Bosnie-Herzégovine» composée de 3 républiques aux frontières non définies, qui disposeraient d’un gouvernement commun compétent en matière de politique étrangère et de commerce extérieur. Les Musulmans rejetaient jusqu’alors toute solution portant atteinte à l’unité de la Bosnie et se fondant sur un partage ethnique.Le 9 août, le Conseil de l’O.T.A.N. réuni à Bruxelles adopte le principe de frappes aériennes contre des positions serbes en Bosnie, afin de faire cesser le siège de Sarajevo, qui dure depuis 16 mois. La Forpronu condamne ce projet qui met les casques bleus en danger. Les 14 et 15, les Serbes quittent les monts Igman et Bjelasnica, sur les hauteurs de Sarajevo, au terme d’un accord avec la Forpronu. Le 18, lors des négociations de Genève, les chefs des 3 communautés bosniaques signent un accord de principe sur la démilitarisation de Sarajevo et son administration par l’O.N.U. pendant 2 ans. Le 20, les médiateurs David Owen (C.E.E.) et Thorvald Stoltenberg (O.N.U.) présentent aux négociateurs bosniaques un projet de partage de l’«union des républiques de Bosnie-Herzégovine», qui accorde 52,5 p. 100 du territoire aux Serbes, 30 p. 100 aux Musulmans et 17,5 p. 100 aux Croates. Le 31, les Serbes sont les seuls à accepter inconditionnellement le plan.Le 16 septembre, Alija Izetbegovi が et le président du Parlement serbe de Bosnie, Momcilo Krajisnik, signent un accord prévoyant des aménagements au plan Stoltenberg-Owen. Le 29, le Parlement bosniaque, à prépondérance musulmane, adopte le plan de paix mais l’assortit de conditions territoriales qui équivalent à un rejet de fait.Le 22 décembre, la Forpronu annonce qu’elle ne peut plus protéger les «zones de sécurité» musulmanes de Zepa (à l’est de Sarajevo) et de Srebrenica en raison de la pression militaire exercée par les Serbes.En janvier 1994, les chefs de la Forpronu et la France critiquent la politique de l’O.N.U., en particulier à propos des frappes aériennes envisagées contre les Serbes.Le 24, le général britannique Michael Rose remplace, à la tête des casques bleus de Bosnie, le général belge Francis Briquemont qui a demandé son rappel le 4. Le 28, le secrétaire général de l’O.N.U. Boutros Boutros-Ghali accorde aux responsables sur place le pouvoir de requérir des appuis aériens de l’O.T.A.N.Les 4 et 5 février, des tirs d’artillerie dirigés sur Sarajevo font 78 morts. Le 17, les Serbes de Bosnie acceptent de retirer leurs armes lourdes dans un rayon de 20 km autour de la ville, cédant à la demande de la Russie, plus qu’à la pression de l’O.T.A.N. qui, le 9, menaçait d’utiliser la force aérienne en cas de non-retrait de l’armement lourd le 21 au plus tard. Le 28, au centre de la Bosnie, les avions de l’O.T.A.N. abattent 4 appareils serbes qui violaient la zone d’exclusion aérienne.Le 1er mars, les représentants de la république de Croatie, des Croates et des Musulmans de Bosnie signent, sous l’égide des États-Unis, un accord-cadre prévoyant la création d’une fédération croato-musulmane en Bosnie, cette nouvelle entité devant former ensuite une confédération avec la Croatie. Le 7, en vertu d’un accord conclu la veille, la Forpronu prend le contrôle de l’aéroport de Tuzla pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. Le 15, le général Bertrand de Lapresle succède au général Jean Cot à la tête de la Forpronu. Le 17, le siège de Sarajevo est assoupli.Le 29 mars, les Serbes bosniaques lancent une nouvelle offensive contre l’enclave musulmane de Gorazde. Le 6 avril, le Conseil de sécurité condamne cette attaque. Le 7, Washington abandonnant sa position prudente, prône l’envoi rapide de casques bleus. Les 10 et 11, l’aviation de l’O.T.A.N. lance 2 raids aériens contre les positions serbes. Moscou dénonce ces opérations unilatérales. Le 17, cependant, les forces serbes s’emparent de la ville.Le 22 avril, à l’unanimité, le Conseil de sécurité exige le retrait des forces serbes de Gora face="EU Caron" ゼde. Le même jour, l’O.T.A.N. adresse un ultimatum aux Serbes les menaçant de frappes aériennes s’ils ne quittent pas la ville avant le 24, ne démilitarisent pas une zone de 20 km de rayon avant le 27 et ne permettent pas l’accès à la Forpronu et aux organisations humanitaires. Les Serbes se retirent enfin de Gora face="EU Caron" ゼde. Le 25, États-Unis, Russie, Grande-Bretagne et France décident de créer un «groupe de contact» pour résoudre la question bosniaque.Le 25 mai, opérant un revirement, le président américain Bill Clinton se déclare opposé à la levée de l’embargo sur les armes à destination de la Bosnie, contre l’avis de l’opinion américaine et du Sénat.Le 5 juillet, les membres du «groupe de contact» adoptent un plan commun de règlement du conflit qui prévoit le maintien de l’intégrité de la Bosnie, un partage de son territoire entre la Fédération croato-musulmane – pour 51 p. 100 de celui-ci – et une entité serbe bosniaque – pour 49 p. 100 –, et le retour des réfugiés et des personnes déplacées. Le plan de paix s’accompagne de mesures d’incitation, en cas d’accord, et de la menace de levée de l’embargo sur les armes, en cas de rejet. Le 18, le Parlement de Sarajevo accepte le plan de paix. Le 19, le Parlement de la «république serbe de Bosnie» pose des conditions à son acceptation, malgré les pressions du président serbe Slobodan Milosevi が qui annoncera, le 4 août, la rupture de ses relations avec Pale. Le «groupe de contact» décide de demander à l’O.N.U. l’accroissement des sanctions à l’encontre des Serbes et le renforcement des «zones de sécurité».Le 5 août, l’aviation de l’O.T.A.N. effectue un raid contre une position serbe autour de Sarajevo après que les forces serbes ont repris des armes lourdes placées depuis février sous le contrôle de la Forpronu.Les 27 et 28 août, les Serbes de Bosnie rejettent, par référendum, le plan de règlement du «groupe de contact».Le 6 septembre, le pape Jean-Paul II renonce à se rendre à Sarajevo afin de ne pas «augmenter encore les tensions». Les 10 et 11, il se rend à Zagreb, en Croatie, où il évoque «la ville martyrisée» de Sarajevo.Le 26 septembre, le gouvernement de Sarajevo demande le report de l’éventuelle levée de l’embargo sur les armes à destination de la Bosnie, qu’il appelait de ses vœux, mais dont il craint qu’il profite plus aux Serbes qu’à l’armée bosniaque.Le 21 novembre, en application d’une résolution de l’O.N.U., l’aviation de l’O.T.A.N. bombarde l’aéroport d’Ubdina, en Krajina croate, d’où partent les raids aériens dirigés contre l’enclave musulmane de Biha が, cible depuis le 9 d’une contre-offensive des Serbes de Bosnie et de Croatie. Toutefois, faute de position commune, les pays membres du «groupe de contact» laissent se poursuivre la contre-offensive serbe. Le 2 décembre, Américains, Européens et Russes s’accorderont pour privilégier les pressions diplomatiques.Le 31 décembre, les belligérants signent, sous l’égide de la Forpronu et à la suite d’une médiation privée de l’ancien président américain Jimmy Carter, un accord de cessation des hostilités pour une période de 4 mois.Le 30 janvier 1995, Paris propose une réunion du «groupe de contact» et des belligérants en vue d’obtenir la reconnaissance de la Croatie et de la Bosnie par la Serbie en échange de la levée des sanctions internationales contre Belgrade. Washington approuve le projet à condition que la reconnaissance serbe s’étende à la Slovénie et à la Macédoine.Le 1er mars, le général français Bernard Janvier succède à son compatriote Bertrand de Lapresle au commandement de la Forpronu. En janvier, le Britannique Ruppert Smith avait remplacé son compatriote Michael Rose à la tête des casques bleus de Bosnie.Le 20 mars, l’armée bosniaque reprend ses offensives dans le Nord, violant la trêve de 4 mois instaurée au début de l’année. En réaction, les Serbes reprennent leurs bombardements de Sarajevo et d’autres «zones de sécurité».Le 31 mars, l’O.N.U. réorganise les forces des Nations unies dans l’ex-Yougoslavie en créant 3 entités distinctes pour la Bosnie, la Croatie et la Macédoine.Le 24 mai, alors que les bombardements redoublent sur Sarajevo, la Forpronu réitère les termes de l’ultimatum de février 1994 à l’encontre des belligérants. Devant l’O.N.U., à New York, le général Janvier juge «intenable» la position des casques bleus. Les Serbes bosniaques ripostent aux raids de l’O.T.A.N. des 25 et 26 autour de la capitale en prenant en otage des centaines de casques bleus qu’ils disposent en guise de «boucliers humains» sur des sites stratégiques. Le 28, les Occidentaux annoncent l’envoi de renforts en Bosnie et, le lendemain, le «groupe de contact» fait part de son intention de renforcer la Forpronu en la dotant d’une «capacité de réaction rapide» destinée à protéger les casques bleus.Le 9 juin, les Quinze désignent le Suédois Carl Bildt comme médiateur de l’Union européenne pour l’ex-Yougoslavie, en remplacement du Britannique David Owen.Le 16 juin, l’O.N.U. décide la création de la Force de réaction rapide (F.R.R.) qui doit comprendre 10 000 hommes – principalement français, britanniques et néerlandais – placés sous le contrôle opérationnel de la Forpronu mais agissant sous leur uniforme national. Le 30, le Bundestag approuvera la participation de soldats allemands à la F.R.R.Le 18 juin, les Serbes bosniaques relâchent les derniers casques bleus encore prisonniers.Durant le mois de juin, les forces croato-musulmanes mènent des opérations visant à couper la Krajina croate, occupée par les Serbes séparatistes de Croatie, de la «république serbe de Bosnie». Dans le même temps, l’accroissement de la pression serbe sur Sarajevo rend impossible toute action des casques bleus.Le 11 juillet, les Serbes de Bosnie s’emparent de l’enclave musulmane de Srebrenica, décrétée «zone de sécurité» par l’O.N.U. en mai 1993, qu’ils assiégeaient depuis le printemps de 1992. Cette conquête s’accompagne de l’exécution de plusieurs milliers de Musulmans et de l’exode des survivants. Les Occidentaux ne réagissent pas, malgré les appels du président français Jacques Chirac en faveur d’une «action militaire ferme et limitée», sous l’égide de l’O.N.U., afin de «donner un coup d’arrêt à l’abandon des enclaves». Réunis le 21 à Londres, le «groupe de contact», l’O.N.U. et l’O.T.A.N. menacent de réagir de façon «substantielle et décisive» en cas d’attaque de l’enclave de Gora face="EU Caron" ゼde.Le 25 juillet, les Serbes bosniaques s’emparent de l’enclave musulmane de Zepa, autre «zone de sécurité».Le même jour, les Croates bosniaques engagent une opération visant à desserrer l’étau des forces serbes autour de Biha が.Le même jour, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, qui siège à La Haye, engage des poursuites contre les chefs politiques et militaires des Serbes bosniaques, Radovan Karadzi が et Ratko Mladi が, pour génocide et crimes contre l’humanité.Le 26 juillet, le Sénat américain adopte une résolution demandant la levée de l’embargo sur les armes à destination de la Bosnie. Le 1er août, la Chambre des représentants fera de même, forçant le président Clinton à opposer son veto.Le 27 juillet, le rapporteur spécial de l’O.N.U. pour les droits de l’homme dans l’ex-Yougoslavie, Tadeusz Mazowiecki, démissionne de ses fonctions pour protester contre l’inaction des Nations unies en Bosnie.Le 7 août, la reconquête de la Krajina par l’armée croate conduit au désenclavement de Biha が.Le 28 août, l’artillerie serbe bombarde Sarajevo, faisant 37 morts. À partir du 29, l’O.T.A.N. et la F.R.R. pilonnent les positions serbes autour de la capitale bosniaque, dans le cadre d’une opération massive baptisée Deliberate Force. Le 30, un avion français est abattu au-dessus de Pale et ses deux pilotes sont faits prisonniers. Le même jour, les Serbes de Bosnie décident de confier au président Milosevi が le soin de négocier en leur nom.Le 8 septembre, les représentants bosniaque, croate et serbe concluent, sous l’égide du «groupe de contact», un accord de principe en vue d’un règlement du conflit qui reprend l’essentiel du plan de paix de juillet 1994 auquel il est prévu d’éventuels aménagements.Le 9 septembre, les forces croato-musulmanes lancent une offensive contre les territoires contrôlés par les Serbes bosniaques dans le Nord-Ouest, en direction de Banja Luka. Leur progression est rapide.Le 14 septembre, le médiateur américain Richard Holbrooke obtient la conclusion par les belligérants d’un accord sur le désenclavement de Sarajevo, qui prévoit le placement de l’artillerie lourde serbe et bosniaque sous le contrôle de la Forpronu. Les jours suivants, les accès à la capitale ainsi que son aéroport sont rouverts. Le 20, l’O.T.A.N. décide la suspension indéfinie de ses frappes aériennes. Le 26, les 3 parties en conflit, réunies au siège new-yorkais de l’O.N.U., concluent un accord sur les «principes institutionnels» qui doivent régir la future Bosnie.Le 5 octobre, le président Clinton annonce la conclusion par les belligérants d’un cessez-le-feu d’une durée de 60 jours sur l’ensemble du territoire bosniaque, dont l’entrée en vigueur est conditionnée par le rétablissement de l’alimentation en gaz et en électricité de Sarajevo et le désenclavement de Gora face="EU Caron" ゼde. Le cessez-le-feu est effectif le 12.Le 18 octobre, la Bosnie et la Nouvelle république fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro) annoncent l’ouverture réciproque de bureaux de liaison dans leur capitale.Le 10 novembre, au cours des négociations de paix qui se déroulent à Dayton, aux États-Unis depuis le 1er, le président bosniaque et celui de la Fédération croato-musulmane signent un accord qui concrétise l’existence de cette entité fondée en mars 1994.Le 13 novembre, le Tribunal pénal international inculpe de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité le chef d’état-major des forces croates de Bosnie, Tihomir Blaski が, et le chef du parti représentant la communauté croate de Bosnie, Dario Kordi が.Le 21 novembre, à Dayton, les présidents bosniaque, croate et serbe concluent un accord de paix. Celui-ci prévoit le maintien de l’unité de la Bosnie composée de 2 entités, l’une croato-musulmane – sur 51 p. 100 du territoire –, l’autre serbe – sur 49 p. 100. Les criminels de guerre sont exclus des fonctions publiques. L’accord prévoit également le rapatriement des réfugiés et des personnes déplacées et la libération des prisonniers. Une force internationale de paix baptisée Implementation Force (Ifor) et placée sous le commandement de l’O.T.A.N. doit veiller à l’application de l’accord de paix. Elle est composée de 60 000 hommes, dont 20 000 Américains. Des dispositifs de contrôle des armements et de limitation des importations d’armes sont institués. L’accord de paix est, dans un premier temps, rejeté par les Serbes de Bosnie, qui dénoncent le rattachement à l’entité bosniaque des quartiers de Sarajevo qu’ils contrôlent.Le 12 décembre, les deux pilotes français détenus par les Serbes de Bosnie depuis la fin d’août sont libérés. Les mauvais traitements qu’ils ont subis ne sont pas immédiatement révélés.Le 14 décembre, l’accord de paix de Dayton est signé à Paris. Le 15, l’O.N.U. adopte une résolution qui confie son application à l’O.T.A.N. Le 20, la Forpronu transfert son autorité à l’Ifor.Le 3 février 1996, conformément au calendrier des accords de Dayton, les combattants achèvent de se retirer des zones devant être restituées à l’autre camp. Toutefois, des tensions subsistent au sujet de la réunification des villes de Sarajevo et de Mostar, ainsi qu’au sujet de l’arrestation par les Musulmans d’officiers serbes soupçonnés de crimes de guerre et de leur transfert devant le Tribunal pénal international de La Haye.Le 23 février, la Russie lève unilatéralement les sanctions imposées aux Serbes de Bosnie. Washington juge cette décision «prématurée».Le 19 mars, Sarajevo achève sa réunification avec le passage sous contrôle bosniaque du dernier quartier encore occupé par les Serbes. Cette restauration de la souveraineté bosniaque sur la capitale s’accompagne de scènes de violences et de destructions, tant du fait des Serbes que des Bosniaques. Avec cette réunification s’achève la phase militaire des accords de Dayton: le partage de la Bosnie en deux entités devient effectif.Les 13 et 14 juin, une conférence internationale réunie à Florence évoque la mise en place de la phase civile des accords de Dayton. En dépit de l’échec des efforts de la communauté internationale pour obtenir le départ de Radovan Karadzi が de la «présidence» de la «république serbe de Bosnie», et malgré le caractère incomplet de la restauration des libertés fondamentales dans le pays, les participants fixent la date des élections générales à septembre.Le 30 juin, les résultats des élections municipales à Mostar – premier scrutin de l’après-guerre dans le pays –, qui sont favorables aux Musulmans, ne sont pas reconnus par les Croates.Le 11 juillet, le Tribunal pénal international délivre un mandat d’arrêt international à l’encontre de Radovan Karadzi が et de Ratko Mladi が, respectivement chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie. Le 19, l’émissaire américain Richard Holbrooke annonce que Radovan Karadzi が abandonne ses fonctions politiques.Le 6 août, Croates et Musulmans parviennent, sous l’égide de l’Union européenne, à un accord sur le partage du pouvoir à Mostar: un maire croate sera assisté d’un adjoint musulman.Le 15 août, l’aéroport de Sarajevo est rouvert au trafic civil.Le 31 août, les dirigeants nationalistes croates de la «république d’Herzeg-Bosna», autoproclamée en 1993 dans le sud-ouest de la Bosnie, annoncent la dissolution de celle-ci.
Encyclopédie Universelle. 2012.